lundi 23 mai 2016

Lectures de printemps


A lire absolument, en français ou en anglais selon vos goûts :

- Une autre vie de S.J. Watson (Second Life) , paru chez Sonatine , traduction de Sophie Aslanides :

Ceux qui avaient aimé Avant d'aller dormir ne seront pas déçus par le second roman du britannique. Un thriller d'atmosphère, aux chapitres courts et bien découpés, à la construction nerveuse et aux personnages ambigus. L'héroïne est aussi une femme entre deux âges, Julia , une londonienne qui part sur les traces du meurtrier de sa jeune sœur Kate, retrouvée morte à Paris près du canal de l'Ourcq.
Un des meilleurs policiers que j'ai lus récemment avec La Fille du Train de Paula Hawkins.


- Tout ce qu'on se n'est jamais dit  (Everything I Never Told You) de Celeste Ng, traduction de Fabrice Pointeau, également paru chez Sonatine :

Ce premier roman  se lit d'une traite. Alternant les points de vue des divers personnages, à commencer par Lydia , la jeune fille disparue, l'auteur reconstitue habilement les circonstances qui ont mené au drame, en faisant parler tour à tour sa mère, Marilyn, femme au foyer frustrée qui a placé tant d'espoirs en elle, son père, James, universitaire d'origine chinoise mal intégré dans la société américaine, et son frère Nath, brillant aîné pourtant totalement ignoré de ses parents.
Un vrai régal.


Plus sérieux, mais non moins agréable  et intéressant :

- Le chagrin des vivants (Wake) de Anna Hope, paru chez Gallimard , traduction d'Elodie Leplat :

Novembre 1920. L'Angleterre se remet péniblement de la guerre et les anciens soldats sont partout, peinant souvent à survivre. Les restes du soldat inconnu vont être rapatriés de France. Trois femmes tentent chacune à leur manière de vivre dans cette ambiance pesante de l'après-guerre: Evelyn, dont le fiancé a été tué et qui travaille au bureau des pensions, est confrontée au quotidien aux situations poignantes des vétérans; Ada, qui voit partout son fils dont elle sait pourtant qu'il est tombé au combat; Hettie, qui, pour gagner sa vie, danse tous les soirs au Hammersmith Palace avec d'anciens soldats.
Une fresque poignante et sensible au sujet original.

- La route étroite vers le  Nord lointain, de Richard Flanagan ( The Narrow Road to The Deep North), traduction de France Camus-Pichon, chez Actes Sud :

L'australien Richard Flanagan décrit avec un brio incroyable l'horreur et la violence d'un camp de prisonniers australiens soumis à la folie d'un gradé japonais obsédé du sabre, et l'héroïsme du médecin militaire Dorrigo Evans qui fait tout pour épargner ses hommes, utilisés comme des bêtes de somme pour la construction d'une ligne de chemin de fer. L'alternance entre passé et présent, où Dorrigo désormais âgé se laisse aller au gré de ses souvenirs, rend la lecture moins aride, et la plume tour à tour poétique et précise de l'auteur lui donne une dimension magistrale.
Un grand moment de lecture.


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